1
Ah! Pourquoi l’amitié
Gémirait-elle encore
Sur ceux qui dans exil
Comme nous dispersés,
D’un jour consolateur
Ont vu briller l’aurore,
Et que vers Canaan
Dieu lui-même a poussés?
Affranchis avant nous
Du mal qui nous dévore,
Ils ne sont pas perdus,
Ils nous ont devancés. (bis, 2 lignes)
2
Oh! Combien ici-bas
Pesait à leur faiblesse
Ce fardeau de chagrins,
Sur leur tête amassés!
Et que leur pauvre coeur
Comptait avec tristesse
Tant d’heures, tant de jours
Dans la douleur passés!
Nouveau-nés de la tombe,
Et parés de jeunesse,
Ils ne sont pas perdus,
Ils nous ont devancés. (bis, 2 lignes)
3
Puisse la même foi
Qui consola leur vie,
Nous ouvrir les sentiers
Que leurs pas ont pressés,
Et, dirigeant nos pas
Vers la sainte patrie
Où leur bonheur s’accroît
De leurs travaux passés,
Nous rendre ces objets
De tendresse et d’envie,
Qui ne sont pas perdus,
Mais nous ont devancés. (bis, 2 lignes)
4
Quand le bruit de tes flots,
L’aspect de ton rivage,
O Jourdain! Nous diront:
« Vos travaux ont cessé, »
Au pays du salut,
Conquis par son courage,
Jésus nous recevra,
Triomphants et lassés,
Près de ces compagnons
D’exil et d’héritage,
Qui ne sont pas perdus,
Mais nous ont devancés. (bis, 2 lignes)