1
Souvent, Seigneur, en sa détresse,
Un pauvre pécheur ne t’adresse
Pour prières que des soupirs.
Vers lui, plein d’amour, tu t’inclines;
Quoiqu’il se taise, tu devines
Le secret de tous ses désirs.
2
Mais, ô Dieu! Ces élans le l’âme,
Ce cri d’un coeur qui te réclame,
Je ne les trouve pas en moi:
Toujours occupé de la terre,
Quoique de tout je désespère,
Je ne sais m’élever à toi.
3
Mon coeur se tait comme la lyre,
Dont Saül a, dans son délire,
Interrompu les doux accords.
Seigneur, fais-en vibrer les cordes,
Pour que de tes miséricordes
Je parle avec de saints transports.
4
Mais quoi! Ce désir que j’éprouve,
Ce souhait qu’en mon coeur je trouve,
Ne me viendraient-ils pas de Dieu?
Je disais: Dicte ma prière!
Et tu m’avais, ô tendre Père!
Déjà dicté ce premier voeu.
5
Désormais donc, ô Dieu suprême!
Pourquoi chercherais-je en moi-même
La prière qu’il faut t’offrir?
J’attends toute sainte pensée
Du ciel, d’où descend la rosée
Que le soleil doit recueillir.