1
O jour béni, jour de victoire
Que je ne saurais oublier;
J’ai vu, j’ai vu Ie Roi de gloire
Apparaissant sur mon sentier!
Sa beauté, sa gloire infinie
De tous les côtés m’entourait;
Son regard, qui porte la vie,
Sur ma pauvre âme s’abaissait.
2
Son manteau couvrait ma misère,
Ses bras me serraient sur son coeur;
II me portait dans sa lumière
Loin du péché, de la douleur.
De sa main essuyant mes larmes
Il me parlait de son amour:
«Viens mon enfant, sois sans alarmes;
Je te prends à moi sans retour.»
3
Et je suis dans cette retraite
Dont je ne sortirai jamais;
Et je goûte une paix parfaite
Où ma foi s’abreuve à longs traits.
Non, tout ceci n’est point un rêve,
Mais la grande réalité;
C’est un jour nouveau qui se lève,
Qui doit durer l’éternité.
4
En avant donc, avec courage,
Avec espoir, avec bonheur;
Je me consacre sans partage
A mon Dieu, mon Roi, mon Sauveur
Il dit à mon âme ravie:
Ne t’occupe plus que de moi,
Et je dirigerai ta vie
Et je m’occuperai de toi.
5
Il a saisi mes mains tremblantes;
J’ai dit amen à ce contrat!
Il étend ses mains bénissantes,
C’est en effet lui qui combat.
Et les yeux fermés, je m’avance
Tranquille, sur le droit chemin.
J’entonne un chant de délivrance;
Il peut tout, car je ne suis rien!