1
Si je parlais le plus parfait langage,
Si même un ange me prêtait le sien,
Que me vaudrait ce futile avantage?
Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.
Je ne suis rien qu’un airain qui résonne
Qu’une cymbale au rythme répété.
Tout manque encore aux grâces que Dieu donne
Si je n’ai pas au coeur l’amour, la charité.
2
Et quand j’aurais le don de prophétie,
Que tout secret me serait révélé
Quand j’atteindrais au savoir, au génie
Quand je devrais, martyr être brûlé,
Ou si ma foi transportait la montagne
Et ma pitié distribuait mon bien
Quelque mérite en cela que je gagne
Sans cet amour, tout ne me servirait de rien.
3
La charité se montre patiente
Et bienveillante à l’égard du prochain
N’est pas jalouse et non plus ne se vante
Ne s’enfle point d’orgueil et sans dédain.
Pleine d’égards, ne fait tort à personne
Tout égoïsme est chez elle écarté,
Point ne s’irrite et jamais ne soupçonne
Réprouve l’injustice et veut la vérité.
4
Que de douceur, et de paix elle apporte
Car elle excuse tout, elle croit tout
Tout, elle espère et tout elle supporte
Jetant son baume et son parfum si doux.
Les plus beaux dons disparaissent et meurent
Cette vertu vit en éternité
Foi, espérance et charité demeurent
Mais de ces trois, la plus grande est la charité.